Zoey était une jeune fille de 14 printemps, au cheveux longs
blonds comme les blés, et aux
magnifiques yeux jaunes. Elle portait en ce jour de marché une robe simple,
bleu, et le menton bien haut. Adossée à une colonne elle attendait non
nonchalamment que son père sorte de son travail pour passer un peu de temps
avec elle. Aujourd’hui, son frère de cœur, Nathanael l’accompagnait lui aussi. Chevalier du royaume en devenir,
Nathanael présentait un physique musclé portant merveilleusement bien une
armure argentée. La jeune Zoey soupira.
« tu crois qu’il en a encore pour longtemps ? Je
n’en peux plus d’attendre … j’ai envie d’aller voir les troubadours chanter, et
danser avec eux. »
Le jeune homme leva un sourcil d’un air las
« De une, tu ne danseras pas et de deux … la
porte vient de s’ouvrir. Tu devrais faire plus attention Zoey, être plus à
l’écoute du monde. Je ne serai pas forcement là si un jour tu te fais
attaquer. »
La porte s’ouvrit sur Hector, rouge de colère et semblant
presser le pas.
« Bougre d’âne, espèce d’enfoiré je ferai en sorte que
toutes tes catins attrapent la syphilis je te jure que tu paie … » Il
s’arrêta net, voyant sa fille afficher
un air surpris
« Que se passe t il père ? quelque chose ne va
pas ? »
« Ce jeune étalon m’a quelque peu énervé ma chérie,
rien de grave » Il sourit enfin, caressant doucement la joue de sa fille.
« Allons, il est temps de faire un petit tour en ville qu’en penses
tu ? »
Le visage de la jeune fille s’illumina.
« Oh oui père, je serai ravie vraiment ! Tu
penses que nous verrons des troubadours? »
Une main fine mais masculine se posa sur son épaule
« Tu pourrais passer au théâtre ma belle, si cela te
tente bien sur »
Julius se trouvait juste derrière eux, un grand sourire aux
lèvres. Hector le fusilla du regard. Poser la main sur sa fille, sur la
prunelle de ses yeux était une grande erreur. Quand à Nathanael, il avait déjà
la main sur le pommeau de son épée.
« Julius, à ta place je ne la toucherai pas. »
Nathanael connaissait Julius depuis de nombreuses années.
Ils avaient fait les 400 coups ensemble, écumant les bordels, les bars, et
faisant de mauvais coups pour passer le temps. Mais maintenant, tout deux
avaient évolués dans deux mondes different. Celui de la bravoure, de l’honneur
et du devoir pour Nathanael, celui de la fourberie, de la traitrise et de la
politique pour Julius.
Les grands yeux jaunes de la petite Zoey se levèrent vers le
visage angélique de Julius. Elle avait du mal à comprendre pourquoi son père et
Nathanael le détestaient autant. Lui qui avait l’air si gentil, si prévenant
envers elle, toujours à lui proposer son bras pour marcher, sa main pour
descendre de son cheval. Non, vraiment, elle ne les comprenait pas. Une
lueur de defi se profila dans ses yeux.
« Ce sera avec plaisir, messire, que j’accepterai
votre offre si sympathique »
Le sourire de Julius se fit un peu plus grand encore, puis
il finit par se mordre la lèvre inferieur. Il offrit son bras à la demoiselle,
faisant un signe de tête aux deux hommes. Le triomphe, la domination sur
d’autres personnes, voilà ce qu’aimait Julius. Il aimait son rôle de duc en
partie pour cela. Il savait qu’Hector et Nathanael le haissaient, et il savait
par-dessus tout que pour ces derniers, laisser la petite Zoey à ses soins était
une torture. Une torture à laquelle au final, ils ne pouvaient donner qu’une
bénédiction. Si ils lui interdisaient, Julius se devrait de demander pourquoi,
devant tous les passants, ces messieurs refusaient une telle invitation si pure
et innocente. Il serait alors fort peu aisé pour eux de le traiter de tous les
noms ou de l’accuser de tous les mots devant les citoyens, et la garde.
Il serait aussi fort peu aisé de sortir l’épée et de la lever contre un duc. Oh
oui, Julius aimait ça, presque autant que les jeunes filles en fleurs. Zoey
était belle, magnifique même. Mais elle n’était pas une de ces paysannes que
l’on force, ou l’une de ces prostituées que l’on paye. Non, elle était une
jeune fille que l’on courtise, et à qui on fait mille et une promesses. Elle était
de celles qui avaient besoin de croire en un amour passionné et entier, même
s 'il ne devait n’en être rien.
Le théâtre ne se trouvait pas loin du palais, dans le
quartier riche de Minare. Théâtre était un bien grand mot pour un lieu où les
troubadours et les courtisanes se liaient dans des danses et des chants plus ou
moins libertins. Julius ouvrit la porte de son antre à Zoey. Cette dernière ne
pouvait s’empêcher de découvrir avec ses grands yeux d’or les plus petits
détails de cet endroit. La porte en bois, cependant décorée de sirènes
s’entrelaçant, les vitraux ne laissant rien paraitre. Un pas, puis deux, puis
trois, elle entrait avec douceurs et finesses dans le théâtre de ses rêves et
de ses ambitions.
« vous savez messire que je sais chanter et
danser ? Père ne trouve pas cela très correcte pour une noble de danser de
la sorte devant un publique. »
Julius, derrière elle l’observait de bas en haut. Tout en
elle lui donnait envie de braver l’interdit. Son age, son physique, sa voix et
son comportement pudique et prude. Lorsque cette dernière s’arrêta, son regard
se plongeât dans le sien.
« Peu être pourrait tu me montrer ce que tu sais
faire. A cette heure le théâtre est vide. Et puis si ça te dérange, il y a toujours mon bureau »
Un petit clin d’œil s’ajouta aux dires du jeune homme. Zoey
quand à elle touchait delicatement de son index les instruments, la scene, tout
en se ballandant dans la grande piece principale, lentement. Elle s’arreta
quelques secondes, monta sur cette derniere et defit doucement sa robe. La jeune femme se retrouva bien rapidement en
petite tenue sur la scène sous les yeux petillant de son proprietaire. Le rouge
lui monta au, mais elle fini par attraper un tambourin et commencer doucement à
onduler sous son rythme. Julius se rapprocha de la scene, comme hypnotisée par
la belle blonde devant lui. Impossible de penser une seule seconde que cette
diablesse n’avait que treize ans. Il était totalement sous son charme, et Zoey
l’avait bel et bien remarqué. Ses mouvements se faisaient de plus en plus
langoureux, se rapprochant de plus en plus du bord de la scene, pour finalement
en descendre et se tenir à une main du
jeune homme.
« Demoiselle » dit Julius d’un ton imperieux
« vous dansez comme une desse ! » approchant sa main des
hanches de la danseuse qui se baissait doucement devant lui
« ou une diablesse »
Il l’attira
finalement sur ses genoux pour l’embrasser avec fougue.
« Tu meriterais ma belle de faire partie de ma troupe,
tu meriterais que l’on se damne pour toi »
Zoey se contentait de rester silencieuse, rougissant encore
et toujours sous les dires de Julius.
La main de ce dernier remonta jusqu’à sa poitrine, plongeat
son visage dans son cou. Sa main s’arreta finalement sur sa cuisse, tandis que
la jeune fille remontait le visage du jeune homme pour l’embrasser, et lui
donner en ce sens la permission de s’unir. Rapidement les deux amant se
retrouvèrent nu dans cette immense pièce vide, avec pour seul musique leur
gemissements de plaisir.